Météo für nada


Dies olé Sparadrap Joey

coincé entre deux bidons d'huile
dans ce motel désaffecté
j' prends des notes sur la chute des tuiles
et sur les corps coagulés
'cause les ramoneurs du racket
m'ont passé à l'attendrisseur
j'ai trois tonnes de trous dans la tête
et un tomahawk sur le coeur 
Dies olé Sparadrap Joey
douc'ment les filles faut pas flipper
la bidoche est faite pour saigner 
j' filais cette môme un peu mariole
qui frimait dans sa Studebaker
mais j'ai dû forcer sur la gnôle
au lieu d' bosser mon Bullworker
j' me suis r'trouvé au << Chaparal >>
donné au signet.
ce rade où rodent les << rattlesnake >>
donné au signet.
entre de fausses Lauren Bacall
et des Bogart à moitié cake 
Dies olé Sparadrap Joey
douc'ment les filles faut pas flipper
la bidoche est faite pour saigner 
la suite m'a laissé amnésique
j'ai coulé dans mon bathyscaphe
sous des uppercuts olympiques
qui m' défonçaient le sismographe.../...
j'ai récupéré ma carcasse
dans une piaule de cette taule en ruine
où ça r'niffle la vieille radasse
qui met du gas-oil dans son gin
si un jour je r'trouve la mémoire
et deux-trois bières pour ma moquette
j' balanc'rai à la Série noire
un truc à faire chialer Hammett
Dies olé Sparadrap Joey
douc'ment les filles faut pas flipper
la bidoche est faite pour saigner 
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine Musique : Claude Mairet
© Editions Lilith-Dimanche.

Zone chaude, môme

ta zone est chaude, môme
ta zone est chaude, môme
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme 
je n' sais pas si tu viens d'un continent perdu
ou bien si t'es tombée d'une comète inconnue
mais j' crois qu'il était temps que tu me prennes en main
j'ai cru mourir de froid chez mes contemporains 
ta zone est chaude, môme
ta zone est chaude, môme
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme 
& c'est comme un soupir après 100 triples croches
quand l' pianiste s'endort devant son double scotch
dans ces bastringues d'automne où ça brame à minuit
les vieux cerfs encornés dans les bras des ladies
chaudes chaudes chaudes !
j'en oublie la moiteur de ces ports tropicaux
où ça sentait la gnôle & chauds les ventres chauds
à chercher le Pérou sur ma radio-inca
j'ai trouvé la fréquence que tu n'attendais pas
oh chaude !.../... 
je n'sais si tu viens d'une ville ultramarine
ou bien si tu descends d'une planète androgyne
météorite in love tu vois je vole aussi
en reniflant d'un oeil tes bas sur le tapis 
ta zone est chaude, môme
ta zone est chaude, môme
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme 
 
j' vais p'têt' encore attendre avant d' mourir d'amour
j'entends des cons qui causent d'un éternel retour
& j'ai pas très envie d' repartir à zéro
j'ai pas tout bien compris comme c'est bon quand c'est chaud 
ta zone est chaude, môme
ta zone est chaude, môme
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme 
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine Musique : Hubert-Félix Thiéfaine & Claude Mairet
© Editions Lilith-Dimanche.

Precox Ejaculator

ne cherche pas d'où vient le vent
ce soir tu t'es trompée d'amant
& l'attaque du fourgon postal
se termine en bataille navale
devant une camomille-tilleul .../...
je te laisse te finir toute seule 
le garçon-vipère-vidéo
qui contrôlait tout mon réseau
a sauté sur la minut'rie
en câblant la copie-sosie
mais c' que j'en dis tu t'en bats l'oeil
je te laisse te finir toute seule 
j' voulais t'offrir une nuit d'enfer
7,5 sur l'échelle de Richter
mais j'ai tout donné en backchich
& je m'en retourne à la niche
la queue basse comme un épagneul
je te laisse te finir toute seule 
précox éjaculator
scusi scusi mi amor
précox éjaculator
I am very confiteor 
tu m'enverras tes Pinkerton
pour m'éplucher tous les neurones
& m'enduire de plumes & de poix
direct au pressing du Chinois
un ange passe équipé d'un treuil
je te laisse te finir toute seule 
d'jà ton syndicat des langues mortes
a cloué une chouette sur ma porte
en m'interdisant désormais
d' chanter mes conn'ries en français
intérêt à boucler ma gueule
je te laisse te finir toute seule 
précox éjaculator
scusi scusi mi amor
précox éjaculator
I am very confiteor .../... 
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine Musique : Claude Mairet
© Editions Lilith-Dimanche.

Narine narchande

cette histoire est encore une légende
quand j'étais dans la narine narchande
je vendais de beaux bigoudis-mousse
des mickeys des babouches
des flingues & des cartouches
dans la savane & dans la brousse 
Paroles et musique : Hubert-Félix Thiéfaine
© Editions Masq.

Affaire Rimbaud

la jambe de Rimbaud
de retour à Marseille
comme un affreux cargo
chargé d'étrons vermeils
dérive en immondices
à travers les égouts
la beauté fut assise
un soir sur ce genou 
Horreur Harar Arthur
& tu l'as injuriée
Horreur Harar Arthur
tu l'as trouvée amère .../... la beauté ? 
une saison en enfer
foudroie l'Abyssinie
ô sorcière ô misère
ô haine ô guerre voici
le temps des assassins
que tu sponsorisas
en livrant tous ces flingues
au royaume de Choa 
Horreur Harar Arthur
ô Bentley ô châteaux
Horreur Harar Arthur
quelle âme, Arthur est .../... sans défaut ? 
les poètes aujourd'hui
ont la farce plus tranquille
quand ils chantent au profit
des derniers Danâkil
juste une affaire d'honneur
mouillée de quelques larmes
c'est quand même un des leurs
qui fournissait les armes 
 
Horreur Harar Arthur
t'es vraiment d'outre-tombe
Horreur Harar Arthur
& pas de commission
Horreur Harar Arthur
& pas de cresson bleu
Horreur Harar Arthur
où la lumière pleut 
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine Musique : Hubert-Félix Thiéfaine & Claude Mairet
© Editions Lilith-Dimanche.

Bipède à station verticale

15 milliards d'années sont passées
depuis cette affaire de big-bang
vieux singe au coeur fossilisé
j'ai des rhumatismes à ma gangue
avec mon parachute en torche
& ma gueule de caterpilar
paraît qu' je viens d'une catastrophe
mais les dieux sont pas très bavards 
bipède à station verticale
toujours faut se tenir debout
bipède à station verticale
parfois... parfois...
j'ai la nostalgie d' la gadoue 
malgré le computer central
qui veille sur la zoo-clinique
j' suis l'animal bluesymental
aux vieux relents d'amour gothique
j' tombe amoureux des éprouvettes
avec lesquelles je dois flirter
pour l'usine de stupre en paillettes
qui garantit mon pedigree 
bipède à station verticale
toujours faut se tenir debout
bipède à station verticale 
la nuit je fouille les no man's lands
comme un hibou décérébré
cherchant le message d'un Atlante
ou la formule d'un initié
câblé sur x moins zéro
à l'heure des infos galactiques
je mets mon badge << Ecce Homo >>
& j' suis fier d'être un con cosmique 
 
bipède à station verticale
toujours faut se tenir debout
bipède à station verticale
parfois... parfois...
j'ai la nostalgie d' la gadoue 
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine Musique : Claude Mairet
© Editions Lilith-Dimanche.

Sweet amanite phalloide queen

pilote aux yeux de gélatine
dans ce vieux satellite-usine
manufacture de recyclage
des mélancolies hors d'usage
ô sweet amanite phalloïde queen 
je suis le captain << M'acchab >>
aux ordures d'une beauté-nabab
prima belladona made in
moloch-city destroy-machine
ô sweet amanite phalloïde queen 
amour-amok & paradise
quand elle fumivore ses << king-size >>
dans son antichambre d'azur
avant la séance de torture
ô sweet amanite phalloïde queen 
je suis le rebelle éclaté
au service de Sa Majesté
la reine aux désirs écarlates
des galaxies d'amour-pirate
ô sweet amanite phalloïde queen 
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine Musique : Claude Mairet
© Editions Lilith-Dimanche.

Diogene serie 87

clochard à Buzenval-Station
ou à Rockabilly-Picpus
tu cuis ton coeur au bourre-couillon
& l'offre aux filles des abris-bus
poch'tron 24 heures sur 24
joyeux bignole de l'inferno
tu fais tes rallyes de 4 x 4
dans les égouts de nos cerveaux 
Diogène ! je te salue
glaireux blaireau
Diogène ! je te salue
héros de la classe moins zéro 
& tu rigoles des histrions
qui cherchent dans l'opéra mundi
le succès-sucette à crampons
qui les f'ra goder pour la nuit...
pinocchios des arts médaillés
stropias du mérite rock 'n' roll
docteurs honoris variété
branlés à blanc par la gloriole 
Diogène ! je te salue
glaireux blaireau
Diogène ! je te salue
héros de la classe moins zéro 
trop lessivé pour faire le beau
avec ces pitres besogneux
& l' coeur trop niqué trop pseudo
pour te prendre encore au sérieux
tu viens rêver sous les glaviots
ricanant putois solitaire
& me faire vibrer de tes rots
& de tes rires crépusculaires 
Diogène ! je te salue
glaireux blaireau
Diogène ! je te salue
héros de la classe moins zéro 
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine Musique : Claude Mairet
© Editions Lilith-Dimanche.

Errer humanum est

hé ! mec
voici les photos de nos routes
prises d'avion par nuit de brouillard
dans ce vieux catalogue des doutes
aux pages moisies par le hasard
à toujours vouloir être ailleurs
pyromanes de nos têtes brûlées
on confond les batt'ments du coeur
avec nos diesels encrassés 
à toujours voir la paille plantée
dans la narine de son voisin
on oublie la poutre embusquée
qui va nous tomber sur les reins
& l'on pousse à fond les moteurs
à s'en faire péter la turbine
c'est tellement classe d'être loser
surtout les matins où ça winne 
bourlinguer... errer
errer humanum est
bourlinguer... errer
errer humanum est
toujours plus loin à fond la caisse
& toujours toujours plus d'ivresse
oh yes always on the road again man
on the road again man 
Gauguin sans toile & sans pinceau
revisité en Bardamu
ou bien en Cortes ou Corto
aventuriers des graals perdus
on fait Nankin-Ouagadougou
pour apprendre le volapük
& on se r'trouve comme kangourou
dans un zoo qui prend les TUC 
 
bourlinguer... errer
errer humanum est
bourlinguer... errer
errer humanum est 
aplatis comme de vieilles pizzas
lâchées d'un Soyouz en détresse
on cherche une nova cognita
avec un bar & d' la tendresse
mais trop speedés pour les douceurs
on balance vite les p'tites frangines
pas prendre pour un courrier du coeur
les pulsions des glandes endoctrines 
bourlinguer... errer
errer humanum est
bourlinguer... errer
errer humanum est
toujours plus loin à fond la caisse
& toujours toujours plus d'ivresse
oh yes always on the road again man
on the road again man.../... 
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine Musique : Hubert-Félix Thiéfaine & Claude Mairet
© Editions Lilith-Dimanche.