La Tentation du Bonheur
dans tes yeux cramoisis aux chiffres mentholés
j'aperçois le killer de tes amours vaudous
brisant les corps moisis, fallacieux & glacés
de tes poupées nitides aux baisers d'amadou
oh! reine noire (2)
météo-catharsis / santéria-guérilla /
vent d'hôpital-fantôme dans tes nuits guet-apens
ivresse des tambours fous, rêves creusés dans tes draps
de magniolias froissés au soleil noir flambant
oh! reine noire (2)
sacrifices de blaireaux sur les tombeaux flétris
de tes groupies mondains aux synapses éclatées
souvenirs-damnation dans tes yeux de momie
sous les horloges en flammes aux aiguilles torpillées
oh! reine noire (4)
tes amants sans mémoire
sans rêves & sans espoirs
défilent dans tes miroirs
reine noire
tes amants transitoires
transis & dérisoires
se trainent sur les trottoirs
reine noire .../...
figurines écrasées près des téléscripteurs
sous les ogives en fleurs de tes soirs-halloween
scorpions géants fouillant tes étoiles en vapeur
sous la pluie des fragments de tes caresses intimes
oh! reine noire .../...
(oh! reine noire ... no te me tangues ... black queen .....)
Hubert-Félix THIEFAINE: paroles & musique
avec les radars de sa reum surveillant ses draps mauves
& ses frelons d'écumefroissée sur ses claviers d'alcôve
avec ses dieux chromés, ses fusibles hallucinogènes
& ses mitrailleurs albinos sur ses zones érogènes
c'est juste une go
qui cache pas ses blêmes
& qui s'caresse le placebo
sur la dernière rengaine:
la ballade d'abdallah geronimo cohen
avec ses vieux démmons, ses vieux tex avery sumériens
qui hantent les hootnannies de ses métamondes souterrains
avec l'insurrection des ses airbags sur sa poitrine
& ses juke-boxes hurlant dans le labyrinthe de son spleen
c'est juste une go
qui cache pas ses blêmes
& qui s'caresse le distinguo
sur la dernière rengaine:
la ballade d'abdallah geronimo cohen
abdallah geronimo cohen (3)
était né d'un croisement sur une vieille banquette citroën
de qwendolyn von strudel hitachi dupont levy tchang
& d'zorba johnny strogonof garcia m'golo m'golo lang
tous deux de race humaine
de nationalité terrienne (2)
abdallah geronimo cohen
avec ses doc martens à pointes & son tutu fluo
pour le casting de "casse noisette" dans sa version techno
avec son casque obligatoire pour ratisser les feuilles
tombées sur son balcon parmi ses disques durs en deuil
c'est juste une go
qui cache pas ses blêmes
& qui s'caresse la libido
sur la dernière rengaine
la ballade d'abdallah geronimo cohen .../...
Hubert-Félix THIEFAINE: paroles & musique
ses rêves
au réveil
irradient
mes trêves
& mes veilles
mes envies
son corps
aux décors
de mes nuits
colore
en or
les bruits
de la pluie
ses lèvres
au soleil
à midi
s'enfièvrent
& s'enrayent
assouvies
son style
en subtile
alchimie
deale
une idylle
des mille
& une nuit
& pendant que ses blancs corbeaux
fouillent mes noires étendues de neige
je me consume & fume à fleur de faux
prisonnier d'un lumineux manège
ses rêves
au réveil
irradient
ma sève
à son miel
à son fruit
son coeur
décodeur
de mes nuits
pleure
& fleure
les odeurs
de ma pluie
Hubert-Félix THIEFAINE: paroles & musique
frissons glacés dans les entrailles
à zone-la-ville by night
lorsque les laguioles signent en braille
l'échéance de ton bail
lorsque les étoiles en fusion
prennent ton dernier bastion
& l'entraînent dans le tourbillon
de la danse des neutrons
tu sais plus si c'est l'vent du nord
qui souffle dans ton crâne un peu fort
ou bien si c'est l'ombre du remords
qui fait hurler les anges à la mort
sueurs froides, visage éclaté
odeur de rat mouillé
sous les reflets désincarnés
d'un gyrophare usé
prisonnier de l'ultime étincelle
dans la dernière ruelle
peu à peu t'aperçois le tunnel
où brillent les immortels
tu sais plus si c'est l'vent du nord
qui souffle dans ton crâne un peu fort
ou bien si c'est l'ombre du remords
qui fait hurler les anges à la mort
& bientôt t'hallucines un zinc
bien douillet, bien pervers
où les s'cretaires cunnibilingues
se font les ongles dans la bière
où dans l'étrange pâleur du soir
tu surfes en solitaire
sur les margelles des abreuvoirs
où cendrillon lave les suaires
fourgon sanitaire au galop
blouses blanches dans le rétro
adrénaline au point zéro
& silence au stétho
requiescat in pace vieux babe
tombé sous mes syllabes
on peut pas tous finir en nabab
dans l'gotha des macchabes
mais maint'nant c'est plus l'vent du nord
qui souffle dans ton crâne un peu fort
je crois que c'est l'ombre du remords
qui fait hurler les anges à la mort
Hubert-Félix THIEFAINE: paroles & musique
sous les rayons factices d'un soleil terminal
après un vol obscur troublé de turbulences
ta carlingue fatiguée est en approche finale
dans une odeur de frites & de vieux sperme rance
terre terre terre
dans quel état t'erres!
tes enfants ne dansent plus maint'nant ils commémorent
à travers leurs modems & leurs écrans-goulag
le fardeau de leur âme sur le poids de leur corps
quand le futur bascule au bout des terrains vagues
terre terre terre
dans quel état t'erres
2000 après j.c. sur les calendriers
50 & des poussières après adolf hilter
2000 après j.c. dans le flot des damnés
tu t'refait les paupières pour cacher ton cancer
terre terre terre
joyeux anniversaire
loin des verdâtres imams de l'écolomanie
j'aim'rais encore te voir sensuelle & sulfureuse
j'aim'rais encore renaître à ton ventre meurtri
là où ta peau devient humide & granuleuse
terre terre terre
dans quel état t'erres
Hubert-Félix THIEFAINE: paroles & musique
sur mon styx
une étoile fixe
illumine ma fréquence
& dans l'axe
où elle me faxe
excess est sa fragrance
comme une guêpe sur une fleur à peine éclose
mes lèvres sur sa déchirure explosent
son bouton de rose
dans sa soie
j'm'essuie les doigts
je bois dans son cristal
& son vin
coule au parfum
de ses vasques orientales
comme une guêpe sur une fleur à peine éclose
mes lèvres sur sa déchirure explosent
son bouton de rose
& je voyage en classe clandestine
dans la sève des bouquets d'églantines
dans le satin d'essences assassines
je m'incline
elle est clean
si fine
féline
féminine.../...féminine
mais le jour
s'lève pas toujours
au milieu des dentelles
& parfois
je sens le froid
quand je suis trop loin d'elle
comme une guêpe sur une fleur à peine éclose
mes lèvres sur sa déchirure explosent
son bouton de rose .../...
Hubert-Félix THIEFAINE: paroles & musique
cette nuit-là je rentrais d'une réunion tupperware en
compagnie du 7ème mari de ma 12ème épouse
complètement johnny walkerisés on essayait d'y voir
quéqu'chose dans le bare-brise de ma vieille renault 12
vers la 27ème heure les étoiles étaient nulles & la lune
était vide & glauque comme le courrier du fan club d'une
idole & pour m'extrapoler loin de cette idée morbide je
m'filmais un documentaire sur des culs menteurs &
frivoles vers la 27ème heure quand soudain devant moi
au milieu de la route j'eus une apparition... comme un
coup d'grisou dans la soute vers la 27ème heure ça
r'ssemblait à e.t. recouvert d'un voile ou d'une bâche
tissée dans la dentelle du puy sans fond où j'menfonçais
ses poumons turgesceaient comme ceux d'tabatha cash
mais du côté recto c'était plutôt brigitte lahaye vers
la 27ème heure de la cicciolina ca r'prenait l'truc du grand
écart mais j'crois bien qu'les orteils étaient ceux d'ophélie
winter qui malheureus'ment n'a jamais été la nièce
d'edgard & encore moins la fille du grandissime johnny
winter vers la 27ème heure quand soudain devant moi au
milieu de la route j'eus une apparition... comme un
rembrandt sous une vieille croûte vers la 27ème heure
bientôt ça s'est mis à genoux comme si jétais jésus en
tripotant le zip de mon armani 505 général'ment j'aime
pas trop qu'on m'touche les fringues dans les rues mais
là il faisait noir et j'étais pété comme un coing vers la
27ème heure le vernis de ses ongles s'écaillaient sous ma
ceinture & le rouge de sa bouche restylée lolo ferrari
laissait des traces sur ma layette & sans jouer les durs
j'commencais à germer de violents projets d'infamie vers
la 27ème heure quand soudain devant moi au milieu de la
route j'eus cette apparition de sainte bernadette soubirou
vers la 27ème heure j'commencais à partir, à décoller
sans ecstasy à me mettre à gémir sous les caresses de la
diablesse c'est alors que le druide en moi s'éveilla dans la
nuit & s'mit à sermonner dur'ment la jolie démonesse
vers la 27ème heure "que faites-vous pauvre enfant
égarée loin du paradis j'vous ai r'connue, j'avais votre
photo dans mon missel que vont penser de vous les
dieux, les anges, les saints esprits s'ils apprennent que la
nuit vous faites la pute loin des chapelles vers la 27ème
heure oui par isis & déméter, les matrones associées que
va penser de vous votre si bonne vierge marie n'est-il pas
vrai qu'un bon croyant est un être asexué sans idées
moches dans la calotte quand elle m'interrompit vers la
27ème heure "ferme-la pauvre noeud t'as rien compris à
la madone t'as rien compris au sexe des anges & des
spritueux car si dieu le père & dieu le fils sont la seule &
même personne comment veux-tu qu'la mère & l'fils
soient pas incestueux vers la 27ème heure quand
soudain devant moi au milieu de la route j'eus une
apparition... comme une sainte au milieu des loutes vers
la 27ème heure comme j'étais ni catho ni musulman ni
talmudique j'ai final'ment lâché ma pudibond'rie
démodée & je m'suis laissé faire dans un élan
métaphysique sur une couronne d'épines qui poussaient
sur la bas-côté vers la 27ème heure cette nuit-là
je rentrais d'une réunion tupperware en compagnie du
7ème mari d'ma 12ème épouse qui ronflait comme une
basse fender sur son siège ivre-mort sans voir la scène
dans le pare-brise de ma vieille renault 12 vers la 27ème
heure quand soudain devant moi au milieu de la route
j'eus cette apparition... comme un feu follet sur écoute
vers la 27ème heure
Hubert-Félix THIEFAINE: paroles & musique
de l'autre côté du passage obscur
tu vois parfois d'étranges lueurs
des tags lumineux qui courent sur les murs
des néons-graffitis sans couleurs
Euridyce (2)
de l'autre côté du passage obscur
t'entends parfois d'étranges rumeurs
des voix fissurées qui rêvent & murmurent
mais qui jamais ne rient ni ne pleurent
Euridyce (2)
la vie est un songe où ton pauvre Orphée
se traîne comme un mendiant sans voix
comme un ange perdu, un idiot qui sait
qu'il a vu l'invisible en toi
de l'autre côté du passage obscur
t'étreins parfois d'étranges moiteurs
des fluorescences de tendresse-azur
d'éclaboussure de ciguë en fleurs
Euridyce (4)
Hubert-Félix THIEFAINE: paroles & musique
je suis robot-bar
le petit roi du mini-bar (2)
de whisky glacé en whisky glacé
on va finir par attraper l'onglée
on va finir comme des pingouins givrés
comlèt'ment findus & décérébrés
je suis robot-bar
le petit roi du mini-bar (2)
cognac, vodka, whisky-coca
gin-tonic, téquila, calva
vichy, perrier, vittel, évian
peut-être un petit blanc?
je suis robot-bar
le petit roi du mini-bar
de whisky glacé en whisky glacé
on va finir par attraper l'onglée
on va finir en amants déclassés
sur la liste des coeurs désaffectés
je suis robot-bar
le petit roi du mini-bar (2) .../...
Hubert-Félix THIEFAINE: paroles & musique
j'me sens coupable d'avoir assassiné mon double dans le ventre de ma mère & de l'avoir mangé j'me sens coupable d'avoir
attenté à mon entité vitale en ayant tenté de me pendre avec mon cordon ombilical j'me sens coupable d'avoir offensé &
souillé la lumière du jour en essayant de me débarrasser du liquide amniotique qui recouvrait mes yeux la première fois
où j'ai voulu voir où j'en étais j'me sens coupable d'avoir méprisé tous ces petits barbares débiles, insensibles, insipides &
minables qui couraient en culottes courtes derrière un ballon dans les cours de récréation & j'me sens coupable d'avoir
continué à les mépriser beaucoup plus tard encore alors qu'ils étaient déjà devenus des banquiers, des juges, des dealers,
des épiciers, des fonctionnaires, des proxénètes, des évêques ou des chimpanzés névropathes j'me sens coupable des
lambeaux de leur âme déchirée par la honte & par les ricanements cyniques & confus de mes cellules nerveuses
j'me sens coupable / coupable !
j'me sens coupable d'avoir été dans une vie antérieure l'une de ces charmantes petites créatures que l'on rencontre au fond des
bouteilles de mescal & d'en ressentir à tout jamais un sentiment mélancolique de paradis perdu j'me sens coupable d'être tombé
d'un tabouret de bar dans un palace pour vielles dames déguisées en rock-star, après avoir éclusé sept bouteilles de dom pé 67
dans le seul but d'obtenir des notes de frais à déduire de mes impôts j'me sens coupable d'avoir arrêté de picoler alors qu'il y a
des milliers d'envapés qui continuent chaque année à souffrir d'une cirrhose ou d'un cancer du foie ou des conséquences
d'accidents provoqués par l'alcool de même que j'me sens coupable d'avoir arrêté de fumer alors qu'il y a des milliers
d'embrumés qui continuent chaque année à souffrir pour les mêmes raisons à décalquer sur les poumons en suivant les pointillés
& j'me sens aussi coupable d'être tombé de cénobite en anachorète & d'avoir arrêté de partouzer alors qu'il y a des milliers
d'obsédés qui continuent chaque année à souffrir d'un claquage de la bite, d'un durillon au clitoris, d'un anthrax max aux
roubignolles, d'une overdose de chagatte folle, d'un lent pourrissement scrofuleux du scrotum & du gland, de gono, de blenno,
de tréponèmes, de chancres mous, d'h.i.v. ou de salpingite
j'me sens coupable / coupable !
j'me sens coupable d'être né français, de parents français, d'arrières arrières...etc...grands parents français, dans un pays où les
indigènes pendant l'occupation allemande écrivirent un si grand nombre de lettres de dénonciation que les nazis les plus
compétents & les mieux expérimentés en matière de cruauté & de crimes contre l'humanité en furent stupéfaits et même un peu
jaloux j'me sens coupable de pouvoir affirmer qu'aujourd'hui ce genre de pratique de délation typiquement française est
toujours en usage & je prends à témoin certains policiers compatissants, certains douaniers écúurés, certains fonctionnaires de
certaines administrations particulièrement troublés & choqués par ce genre de pratique j'me sens coupable d'imaginer la tête
laborieuse de certains de mes voisins, de certains de mes proches, de certaines de mes connaissances, de certains petits
vieillards crapuleux, baveux, bavards, envieux et dérisoires, appliqués à écrire consciencieusement ce genre de chef-d'oeuvre
de l'anonymat j'me sens coupable d'avoir une gueule à être dénoncé
je me sens coupable / coupable !
j'me sens coupable de garder mes lunettes noires de vagabond solitaire alors que la majorité de mes très chers compatriotes
ont choisi de remettre leus vieilles lunettes roses à travers lesquelles on peut voir les pitreries masturbatoires de la sociale en
train de chanter : c'est la turlutte finale j'me sens coupable de remettre de jour en jour l'idée de me retirer chez mes nibelungen
intimes & privés, dans la partie la plus sombre de mon inconscient afin de m'y repaître de ma haine contre la race humaine &
même contre certaines espèces animales particulièrement sordides, serviles & domestiques que sont les chiens, les chats, les
chevaux, les chè-è-vres, les tamagochis & les poissons rouges j'me sens coupable de ne pas être mort le 30 septembre 1955,
un peu après 17 heures 40, au volant du spyder porsche 550 qui percuta le coupé ford de monsieur donald turnupseed j'me
sens coupable d'avoir commencé d'arrêter de respirer alors qu'il y a quelques six milliards de joyeux fêtards crapoteux qui
continuent de se battre entre eux & de s'accrocher à leur triste petite part de néant cafardeux
j'me sens coupable / coupable ! j'me sens coupable / coupable ! coupable / coupable !
Hubert-Félix THIEFAINE: paroles & musique